« Voici les 10 conseils pour réussir en affaires« , « les erreurs à ne pas commettre en démarrage« , « ce qui est le plus important en tant qu’entrepreneur« . Plein de titres d’articles ou formations qui me chagrinent vraiment, car ils déroutent littéralement le cheminement des entrepreneurs actuels ou potentiels.
Dans cet article, je vais vous expliquer en quoi les « do’s and don’t » peuvent être néfastes pour vous.
Avant de démarrer le collectif K ribou, avant de faire du coaching en démarrage d’entreprise, j’ai participé à de nombreux événements pour entrepreneurs, des formations pour démarrer son entreprise, lu de nombreux articles sur le démarrage d’entreprise.
Et depuis tout ce temps, je constate un triste phénomène, ce que j’appelle les « do’s and don’t » (en français, les choses à faire et ne pas faire).
Pourquoi est-ce que cela m’attriste autant?
Je m’intéresse beaucoup à la communication, surtout au sens des mots employés.
J’embête souvent mes clients avec les mots qu’ils emploient car derrière les mots se cachent des croyances.
Et les croyances peuvent fortement nous limiter dans nos démarches.
Si je vous dis « pour démarrer une entreprise, il faut avoir de l’argent de côté« , vous voyez la croyance derrière mon
propos?
En gros, il est impossible de monter son entreprise si vous ne possédez pas de l’argent dans un compte bloqué…
Est-ce la réalité? N’y a t’il jamais eu aucun entrepreneur qui a démarré son entreprise sans argent de côté?
D’où pourrait provenir ma croyance?
Elle pourrait être basée sur mon vécu, sur l’expérience racontée d’autres entrepreneurs, ou sur des choses que j’ai simplement lues.
Et pourtant, qu’en est-il si je veux lancer mon entreprise sur internet, par exemple? Est-ce que cela s’applique aussi?
Si j’ai une entreprise technologique, n’y a t’il pas des incubateurs ou des financements accessibles pour moi?
Mon propos possède donc un angle de vue restreint, et certaines personnes vont prendre au mot ce que je dis. Ils vont ainsi probablement se rétracter, abandonner leur projet. C’est dommage, non?
Allez, un autre exemple.
Si je vous dis durant une formation « lorsque vous communiquez avec un client, ce qui est le plus important, c’est votre communication non verbale, faites très attention à vos gestes », vous en pensez quoi?
Alors là j’ai été fort. J’ai employé « ce qui est le plus important » puis j’ai dit « faites très attention ».
« Ce qui est le plus important » indique que chaque personne voulant améliorer sa communication envers ses clients devrait prioriser son non-verbal, et ce, peu importe ses forces et lacunes.
En disant « faites très attention », je renforce cette idée et indique même clairement quelle action faire à l’auditoire.
Peut-être la plupart sont très à l’aise dans leur non-verbal et moins dans leur expression verbale?
Cela s’applique aussi avec « vous DEVEZ« , « ce qui est ESSENTIEL » ou toutes les formulations à l’impératif car elles impliquent le « IL FAUT ». Par exemple : « Pour convaincre un investisseur à investir dans votre projet, préparez un bon pitch »
En gros, en vous disant quoi faire, ce qu’il faut éviter ou ce qui est important, je ne prends pas en compte qui vous êtes, vos forces, lacunes, votre personnalité, votre secteur d’activité, vos intentions, et je vous dis quoi faire.
Ça ne vous révolte pas un peu, ça? Vous n’avez pas envie de briser ces chaînes? Moi, oui.
Libérez votre flow, réalisez-vous!
Je comprends que c’est bon d’entendre des conseils de spécialistes dans un domaine précis, de lire les erreurs qui ne sont pas recommandées de commettre afin de les éviter.
D’un autre côté, regardez un enfant de 1 an.
Est-ce que ses parents lui ont dit qu’il ne faut pas tomber par terre pour apprendre à marcher?
Lui ont-ils lu un article sur les 10 conseils pour bien marcher ou éviter de tomber?
Vous trouvez loufoque mon exemple? Alors, allons-y avec le ski.
En avez-vous déjà fait? Ou du patin à glace?
Quand j’ai commencé, j’avais une peur bleue de tomber dans un ravin et de me faire mal en tombant.
Puis peu à peu, je me suis permis de tomber, un peu, puis de plus en plus, puis ma peur est partie toute seule.
En entrepreneuriat c’est la même chose!
On vous dit de ne pas faire d’erreur, on vous pousse à trouver le chemin le plus rapide pour réussir.
Moi je dis : faites des erreurs! Faites-les en toute conscience, vivez-les pleinement puis souriez ensuite.
D’ailleurs, qu’est-ce qu’une erreur au juste?
La première entreprise que j’ai voulu créer a échoué monumentalement (modèle d’affaires bancal), elle m’a coûtée près de 8000$. Elle m’a permis de me renforcer pour construire K ribou.
Ce n’était qu’une expérience à vivre donc, désagréable sur le moment certes, mais une expérience nourrissante.
Vous voulez aller plus vite? Alors, foncez vers vos erreurs, dépêchez vous de tomber et « gagnez du temps » en vous relevant rapidement.
Le véritable courage selon moi, c’est de rencontrer un obstacle, tomber, et de se relever rapidement, en restant positif.
J’espère que cet article vous parle. Je vous souhaite sincèrement de réussir tous vos projets d’entreprise.
Je serai très intéressé de vous entendre sur comment vous recevez cet article. Que vous soyez d’accord ou pas d’accord, toutes vos opinions ont de la valeur pour moi.
Très intéressant! Personnellement j’ai arrêté d’écouter les gens qui me disent quoi faire. J’accorde de l’importance à ceux qui m’aide à me poser de bonnes questions et qui partagent leurs expériences.
Et c’est selon moi la meilleure manière de créer sa propre route. Bel état d’esprit Said.
Bonjour
pour répondre à votre question : « ça me parle et même beaucoup », je suis d’accord avec vos exemples et votre analyse.
Mais pour reprendre votre exemple personnel : la perte de 8000$, ça n’est que de l’argent mais ça peut être une fin en soi si c’est 8000$ avaient représenté la totalité des économies d’une vie!!!
Reprenons l’exemple des chutes : entièrement d’accord avec vous sauf si cette chute est une très mauvaise chute(dépression,handicap par exemple).
Entendez moi bien , sur le principe je pense que vous avez raison mais il y a des pertes ou des chutes qui sont plus marquantes que d’autres………….l’énergie pour se relever,pour repartir « au combat » et atteidre ses rêves comme ces 2 enfants et quelquefois difficile à retrouver
Thierry
Je suis absolument d’accord avec vous. Je le constate bien. Et plus j’avance dans mon cheminement, plus je me rend compte que rien n’est insurmontable. En renforçant notre savoir être, en améliorant notre intelligence émotionnelle, nous faisons face à des situations chaotiques beaucoup mieux.
C’est un fait avéré pour moi, de par mon vécu et mes observations des entrepreneurs qui m’entourent. 🙂
Excellent! Moi aussi ça a finit par m’agacer ce soi-disant « conseil » pour l’entrepreneuriat. Je reconnais aussi qu’ils ont retardé mon entrée dans ce monde; une fois que je me suis lancé en affaire, j’ai appris que le seul conseil qui vaut la peine c’est: lance-toi en affaires. Démarre.
Ce que j’ai appris en faisant n’avait pas de lien avec tout ce que j’avais lu ou entendu. Pour une raison que tu cites: ces « conseillers » ne connaissent pas mes forces et mes faiblesses, et n’en tiennent pas compte.
(Le livre « Rework » des fondateurs de 37Signals — tant recommandé — est mon plus récent exemple: tout ce qu’ils racontent, finalement, c’est ce qui a fonctionné pour eux, avec tous les hazards et circonstances qui s’y rattachent. Je ne le recommande pas)
Hey Mary, je suis content de lire ton commentaire. J’avais noté « Rework » dans mes livres à lire, je vais certainement reconsidérer cela 🙂
Les livres du genre ou les conseils pour entrepreneurs m’attristent. Il y a tellement de personnes comme toi qui ont justement réfréné son envie d’entreprendre en lisant ce type de contenu.
Ce qui me chagrine encore plus, ce sont les tests pour savoir si on est entrepreneur… C’est un gâchis que de croire qu’il nous faut telle ou telle qualité(s) ou avoir un ou plusieurs états d’esprit particulier pour entreprendre… Tu as tellement raison, le seul conseil qui vaille la peine c’est « lance-toi en affaires, démarre » 🙂
Merci pour ta contribution.
Comme dans tout, il faut en prendre et en laisser. Si, par exemple, « Rework » ne fonctionne pas pour vous, laissez tomber. Il s’agit en tout premier d’une façon d’alimenter notre cerveau afin qu’il demeure créatif, s’ouvre à du nouveau ou d’autres possibilités. J’ai déjà lu quelque part, l’auteur m’échappe toujours, « Recherchez la compagnie des gens qui sont à la recherche de la vérité, mais tenez-vous loin de ceux qui prétendent l’avoir trouvée. »
Si je le décortique, dans le premier cas, les gens sont activement dans la recherche de solution, de sens, constamment en mouvement, comme la Vie. Dans le second cas, la connaissance, représentée par la vérité, est cristallisée et l’on sait que quand quelque chose est cristallisée, dans bien des cas ça peut aller jusqu’à poser des problèmes de santé mentale! Un esprit flexible, a contrario de rigide ou borné, est un signe de bonne santé.
À mon humble avis. Comme Marc Khouri, débutons par un premier pas et allons-y!